Cet article participe au rendez-vous mensuel
« Mots éparpillés »
de Margarida Llabres et Florence Gindre,
projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.
La famille des Pouris est aux anges.
Monsieur Rat, leur propriétaire, s'en va pour deux semaines, faire la tournée annuelle de ses propriétés. Oh Monsieur Rat n'est pas un mauvais propriétaire, loin s'en faut. Du moment que le loyer est à échéance, il s'entend bien avec ses locataires, leur laisse carte blanche et n'intervient que lorsque nécessaire - d'où son inspection annuelle.
Mais pour les Pourris, qui vivent dans la maison mitoyenne de celle de monsieur Rat, ces deux semaines leur donnent une liberté d'expression inattendue. Si Monsieur Rat tolère le bruit, il a par contre horreur... de la musique. Peu importe, qu'elle soit classique, jazz ou moderne, ça ne passe pas.
La plupart du temps, les Pourris s'en accommodent. Les petits Pourris ont leurs lecteur MP3, leur tablette et que sais-je, les parents utilisent encore ces vieux trucs à bande, ah oui des cassettes, au moins les écouteurs fonctionnent sur tous les appareils. Mais hors de question autant pour les parents que les enfants de faire la fête avec des amis.
Alors pendant l'absence de Monsieur Rat, c'est la fiesta chez les Pourris. Ils invitent tous leurs cousins: les Amers, les Sûris, les Talés. Les jeunes invitent leur copains de lycée. Et les voisins? Eux aussi sont invités, mais les Mécontents et les Grognons n'y vont jamais. Sous les pseudonymes de Tony Tempête et Boul'Ragan, ils tentent, en vain, de semer la zizanie en laissant des graffitis pour le compte de Monsieur Rat, mais celui-ci n'est pas dupe. Il est au courant.
Quand le Rat n'est pas là, les Pourris dansent, et continueront à le faire.