Le 26 août 1940, quatre bombes tombaient sur le tranquille petit village de Campile, dans le comté de Wexford.
L'Irlande, était pourtant neutre pendant la Deuxième Guerre Mondiale, connue dans le pays sous le nom de "Emergency", l'état d'urgence. Il n'empêche que le pays fut victime par moment, de "débordements".
Les quatre-vingts employés de la coopérative laitière de Campile se préparaient à retourner au travail après la pause déjeuner, vers 14h00, lorsque la première bombe est tombée, roulant sur le sol avant de s'arrêter près des pompes à essence. Elle n'explosa pas, le détonateur ayant disparu pendant la chute.
La deuxième bombe tomba au milieu de la coopérative, sur le restaurant où se trouvaient encore trois employées: Kathleen Hurley, et deux soeurs, Kitty et Mary Ellen Kent. Elles furent tuées sur le coup:
La troisième bombe, destinée à la gare, manqua sa cible de peu et explosa entre le chemin de fer et les hangars.
La quatrième bombe visant un silo à grain, explosa dans un champ voisin, endommageant la maison des fermiers.
Pourquoi?
On crut à une erreur. Le pilote avait-il voulu se délester du surpoids parce qu'il se trouvait en difficulté? Ses connaissances géographiques étaient-elles si mauvaises qu'il croyait avoir atteint la côte galloise?
L'explication la plus logique n'est pas celle de l'erreur, mais bien de la détermination à détruire tout ce qui pouvait approvisionner le Royaume-Uni en vivres. En effet, la coopérative laitière, le silo à grain étaient visés, ainsi que la gare: cette voie de chemin de fer ralliant le port de Rosslare, où le ferry acheminait hommes et vivres vers le pays voisin.
Un message clair et net : si vous êtes neutres, comme vous le prétendez, n'approvisionnez pas les anglais.
En 2010, un monument a été érigé en mémoire de cet évènement fatal. Une sculpture en marbre de Cararre, dessinée par une artiste allemande et exécutée par un tailleur de pierres irlandais, se dresse près des débris de la coopérative, en face d'un petit
centre commercial.
Les bâtiments rasés, quant à eux, sont une ode au défunt "Tigre Celtique", la bulle économique qui a explosé au moment du crash bancaire. Des panneaux annoncent encore la construction de résidences ultra modernes qui, derrière la grille rouillée, n'ont jamais vu le jour.