Aujourd'hui, c'était Daffodil Day.
Charité bien ordonnée...
Flag day
fundraiser
Charity run
charity ball
Coffe morning
Cake sale...
Selon certaines statistiques, les irlandais sont extrêmement généreux. Quatrième au rang mondial en 2014, après La République de l'Union du Myanmar (anciennement Birmanie), les Etats-Unis et le Canada, deuxième après les Etats-Unis sur une période de 5 ans (Source ici)
l'Irlande pour un petit pays donne beaucoup, tant aux oeuvres caritatives à l'étranger, qu'aux scouts du village. Pas seulement de l'argent, mais du temps: je parle du bénévolat, ou volontariat, dont Isabelle de FromSideToSide avait très bien traité en début de mois.
Les vendredis et samedis sont souvent des "flag days", c'est à dire qu'un peu partout dans la ville, à la porte des commerces qui ont accepté de les accommoder, des personnes vont récolter des fonds pour telle ou telle oeuvre caritative. Cela va de la Journée Nationale, où tout le pays se mobilise pour une même cause (cancers, lutte contre la violence, chiens d'aveugle, Protection de l'enfance, les Samaritains, les hôpitaux d'enfants, la santé cardiaque...) au club de foot de l'école de quartier.
Les causes les plus importantes vous rendent quelque chose pour vos pièces: un stylo, un bracelet, un pin's, du miel, une sucette, des cartes de voeux, un sac... Ils organisent une tombola et pour 2 euros vous pouvez remporter le gros lot: un panier gourmand, ou même une voiture, généreusement donnée par le concessionnaire. Qui obtient, en plus de la publicité, une ristourne sur ses impôts. Car le gouvernement est quand même présent. Toutes ces associations reçoivent une aide du gouvernement, mais il y en a tant et tant que ce n'est pas suffisant, et qu'il faut bien trouver les fonds ailleurs.
C'est là que le bénévolat est important. Que dis-je, essentiel.
Si les administrateurs sont rémunérés (c'est du plein temps) par contre on peut donner de son temps, ce que font les personnes qui travaillent à mi-temps, sont au chômage ou à la retraite. (Petit hic l'année dernière, un audit a pointé du doigt des administrateurs qui étaient rémunérés grassement à partir des fonds récoltés, ce qui a rendu le public soupçonneux et les dons en ont souffert depuis...)
C'est un comportement qui est très ancré dans la vie du pays. On n'a pas de fonds? qu'à cela ne tienne, on les trouvera nous-mêmes. Il y a quelques années une jeune fille qui souffrait de mucoviscidose, a lancé un appel pour que l'on construise enfin l'hôpital qu'un ministre avait promis alors qu'elle était encore enfant. "Si chacun payait pour une brique, dit-elle à la radio, l'hôpital serait déjà construit". Et le pays se mobilisait dans les 24 heures.
Le bénévolat est présent et visible, litéralement à tous les coins de rue: les "Second-hand Shops", sont des magasins d'occasion, où l'on trouve à peu près de tout: Des vêtements, surtout, mais tout un bric-à-brac de livres, de vaisselle, de jeux et jouets. Une présence internationale est Oxfam, qui récupère aussi des invendus de magasins, et vend des objets fabriqués dans les pays en voie de développement, ou recyclés localement, mais d'autres magasins sont moins facilement identifiables pour ceux qui ne connaissent pas: Simon, s'occupe des sans-abris, NCBI est pour les mal-voyants/non-voyants (National Council for the Blind (Ireland), SVP (Saint Vincent de Paul), RNLI (le sauvetage en mer), Sue Ryder (pour les personnes âgées).
Et il y a les marathons, les courses à pied et à vélo, sur 3 km ou le tour du pays, les enchères, live ou au téléphone. Et aussi les causes uniques, les sous nécessaires à une opération ou un traitement qui ne peut avoir lieu qu'à l'étranger pour sauver la vie du patient. Une communauté se mobilise alors et organise concerts, ventes de gâteaux, coffee-mornings... et tous les dons sont remis à la famille. Avec un peu de chance ( et de publicité) ils auront peut-être une partie du voyage prise en charge par la compagnie aérienne ou par un entrepreneur local.
Chacun peut décider de faire une action sponsorisée, et les enfants sont encouragés à le faire dès l'école: la charité c'est bien, donner des sous c'est bien, donner de son temps, c'est gratifiant.
A l'école on organise des "no uniform days", par exemple. Comme la plupart des écoles sont catholiques, on encourage les jeunes à se priver de quelque chose qu'ils aiment pour la période de carême: les bonbons, le chocolat, les gros mots (!) la télévision, et ceci est lié à l'action de remplir une tirelire pour "Concern" chaque jour où ils tiennent leur promesse. Les écoles elles-mêmes ont leur propre flag day, ces fonds serviront à acheter du matériel ou améliorer/rénover les bâtiments... et les ados vont donc, deux par deux, se planter devant un magasin qui participe.
Les supermarchés ont des "bag days" où les volontaires d'une organisations remplissent les sacs des clients, qui leur déposent quelques euros dans le conteneur bien en vue en bout de caisse.
Il ya tant et tant à faire...
Au début j'étais perplexe.
Et maintenant?
Est-ce que je participe?
Oui, je donne de mon temps dans la société d'histoire,
j'aide pour des flag days, des bag days,
je participe quand je peux à des ventes aux enchères/tombola: (avec un groupe d'amis, nous avons peint et donné de petits tableaux,)
j'ai ma pièce de 2 euro prête quand je finis mes courses, pour ma contribution hebdomadaire.
C'est beau et ça redonne confiance en l'être humain.
J'ai fait ma BA aujourd'hui, je suis plus riche d'un paquet de torchons.