Je vous souhaite une Bonne Année au calendrier Chinois!!! Et comme c'est l'année du mouton/du bouc/ de la chèvre, je viens vous parler, non pas du mouton irlandais, mais de la chèvre huguenote. la "Bilberry Goat". Quézako?
Dans les années 1700, les huguenots de France, fuyant les persécutions, se réfugient dans les pays voisins. L'Angleterre et l'Irlande les accueillent à bras ouverts, en particulier à cause de leurs corps de métier, tels que l'horlogerie, les métiers de la toile (tisserands, tailleurs...) Et c'est à eux aussi que l'on doit, parait-il, le blaa!
Ne sachant probablement pas ce qui les attendait dans leur nouvelle patrie, les huguenots ont débarqué non seulement avec leurs talents et leurs outils, mais leurs animaux. Dans ce cas précis, des chèvres fort utiles pour leur laine, et leur lait (et probablement leur viande de temps en temps...).
A Waterford, ils ont installé leur petit cheptel sur un terrain commun, Bilberry Rock, un bout de colline rocheuse qui à cette époque était en pleine campagne, et dominait la rivière.
Le troupeau a ainsi prospéré, semi-sauvage, et l'on raconte que lorsque les temps étaient durs, les femmes de Waterford allaient traire les chèvres pour nourrir leurs enfants et vendre le surplus. C'était devenu un revenu régulier pour certaines familles.
Mais la prospérité aidant, les chèvres n'ont plus été d'importance pour les gens de la ville... et le l'expansion immobilière, et les infrastructures qui en découlent, ont transformé en peau de chagrin le territoire des biquettes. En 2000, il n'en restait plus que sept. Les quelques personnes qui s'y intéressaient avaient beau faire et beau dire, on ne les prenait pas au sérieux.
En 2002, quelques spécialistes se sont tout de même penchés sur leur cas, et l'on a découvert à ce moment qu'en fait, on avait une chose doublement rare: des chèvres sauvages dans un contexte urbain, descendantes de la race "Landrace", sans doute aussi liées aux races des chèvres de type pashmina.
"Primitives", anciennes", historiques", elles se distinguent par leurs longues cornes courbées et leur longue houppelande
Un groupe de bénévoles a mis en place un Trust pour la protection des Bilberry Goats, devenues stars malgré elles. On les photographie, on peint leur portrait, dans le but à la fois de sensibiliser le public à leur histoire, et de récolter de quoi subvenir aux besoins du troupeau, qui grâce aux soins des bénévoles, a repris en nombre (une quarantaine je crois).
Pour de belles images, je vous recommande la page Flickr du photographe professionnel Joe Cashin.