J'ai précédemment posté sur la Tour Reginald, qui abrite la collection d'objets de l'époque viking et des anglo-normands. Le Medieval Museum est physiquement le dernier-né de la trilogie de musées d'histoire (Museum of Treasures) du Triangle Viking, mais deuxième en chronologie historique.
J'ai décidé d'écrire un billet séparé sur le bâtiment, car il en vaut la peine. Ce n'est rien de moins qu'un tour de force réalisé par les architectes, l'équipe de Rupert Maddock, Bartosz Rojowski et Agnieska Rojowska.
Sur un terrain vacant entre une maison du XVIIeme siècle et le théâtre du XVIIIème, touchant l'hôtel de ville de la même époque, ils ont dû imaginer une structure incorporant des caves médiévales et donnant accès au théâtre et à l'hôtel de ville. c'était aussi la première fois en Irlande qu'un musée allait être construit 'sur mesure' - les autres musées étant des bâtiments aménagés aux siècles précédents et modernisés au fur et à mesure -comme beaucoup de maisons ainsi transformées.
Le résultat est époustouflant.
On a utilisé du chêne irlandais, de l'ardoise galloise, et de la pierre calcaire de Dundry, près de Bristol en Angleterre. Le choix des matériaux a été inspiré par les matériaux de la construction des bâtiments l'époque médiévale.
Au sous-sol, une large salle polyvalente au plancher en bois de chêne, la 'Garden Room', donne sur une cour intérieure, d'une part, sur les salles médiévales restaurées, d'autre part, et enfin donne accès à un couloir qui mène à la mairie et au théâtre, et où se trouvent les toilettes, partagées entre musée, mairie et théâtre.
Au rez-de-chaussée, une large salle de réception avec magasin, qui est en mezzanine par rapport à la 'Garden Room' de l'étage inférieur. L'accès entre les deux niveaux se fait soit par l'ascenceur, ou par un escalier en béton et bois de chêne. Un escalier en colimaçon, d'époque, gardé par les propriétaires du 18ème siècle qui en avaient fait une curiosité dans leur jardin et avaient construit une tour pour le mettre en valeur mène aux caves et a été incorporé dans la structure moderne. Le comptoir de la réception est en ardoise polie, les murs en béton avec impression de bois (clin d'oeil à la technique de construction médiévale, qui consistait à monter une charpente en bois, puis à y appliquer le mortier qu'on laissait sécher), le sol en ardoise galloise.
(1)La tour avec l'escalier en colimaçon qui mène aux caves médiévales, Le plafond vitré laisse passer la lumière naturelle, (2) le comptoir et le sol en ardoise.
Le mur vitré de la Garden Room, donne sur une cour intérieure et est décoré avec un ancien plan de la ville.
Dans le hall de réception, des panneaux en chêne jusqu'au plafond partiellement vitré qui permet à la lumière du jour de passer. C'est un point où musée, théâtre et mairie ont des murs comuns.
Au premier et deuxième étages, se trouvent les galleries des expositions permanentes, ainsi qu'une salle audio-visuelle à chaque étage.
Même l'ascenceur est tapissé, si tel est le mot, de panneaux de chêne.
La pierre de Dundry est une pierre calcaire tendre, et était utilisée entre autres- pour la sculpture d'effigies religieuses et la finition de fenêtres et de portes. La conception de l'extérieur a sa source dans l'érosion naturelle de la pierre par les éléments: imaginez une falaise et un couloir dans la pierre... Le bâtiment est entièrement recouvert de plaques de pierre, chaque plaque est unique, ayant été découpée pour épouser exactement la forme prévue.
Visible de loin, la sculpture sur le pignon du bâtiment est la 'Waterford Lady', une effigie sur une décoration de ceinture trouvée au cours des fouilles au centre ville.
Voilà. Je m'arrête. Un autre billet suivra sur la collection. Mais pour ceux qui s'intéressent à l'architecture, j'ai entendu dire que le bâtiment vaut le détour.